J'ai toujours eu cette obsession pour la liberté, et ce, depuis que je suis toute petite, et ça, depuis que j'ai vu cet oiseau voler au dessus de ma tête. On peut me dire que je viens d'un royaume au dessus des nuages et que je pouvais être libre, mais il en n'est rien. Cette liberté était illusoire dès le jour où j'ai su que je ne pouvais pas voyager hors du royaume. Près du vide, près de cet océan nuageux où je rêvais que sous cette épaisse couche gazeuse se trouvait un autre monde.
J'avais encore mes ailes, je pouvais voler! mais je ne pouvais pas aller au delà de cet océan nuageux au risque de me noyer.
Un aigle ne resterait jamais enfermé dans une cage.
Mon apocalypse approche.

C'était un rêve, une vision utopique de la vie qu'elle rêvait de plus en plus comme une obsession. Kubilay lui avait bel et bien dit que la paix avait un coup, mais sans cette paix ; Alyssa n'était pas libre. C'était un conflit incessant entre idéal et réalité. La réalité était telle qu'elle était moche! La liberté était un idéal, ma foi, très très beau. Plus qu'elle marchait sur les ponts qui reliaient l'académie entre elle, Alyssa s'aperçevait qu'elle n'était, au final, pas si libre que cela. Le seul goût de liberté qu'elle avait pu déguster, c'était avec Dame Kubilay. Alyssa avait toujours fait de son mieux pour protéger ceux qu'elle aimait afin de protéger leur vie.
Avant cela... En avait-il un autre ?

- Alyssa, attend, dit une jeune fillette qui essayait de la rattraper.

Alyssa courait vite, comme si elle était impatiente. Impatiente de quoi ? Il n'y avait pas le feu pourtant. Un évènement rare allait se produire non-loin des rebords de royaume. Un trou allait se former dans l'océan nuageux. Ce phénomène se produisait que très rarement, autant voir plus rare qu'une éclipse solaire. Il fallait à tout prix qu'elle voit cela! C'était plus important que tout le reste. Notre jeune fillette se retourna aussitôt afin d'encourager celle qui essayait de la rattraper.
- Allez! Nous allons manquer le trou dans les nuages! N'est-ce pas notre rêve de voir s'il y a quelque sous cet océan de nuage ? hihihi, ricana-t-elle.

Effectivement, c'était le rêve de ces deux jeunes fillettes. Ce monde était vaste. C'était impensable de penser qu'il n'y ait rien sous cet océan de nuages. La voir courir ainsi, c'était cela le goût de la liberté. Elle souriait à pleine dent, elle ne courait pas pour fuir ses responsabilités, mais nécessité de réaliser son rêve. À repenser à cette scène de son souvenir, il y avait de quoi pleurer, car aujourd'hui, Alyssa n'avait plus ses ailes. Une fois au rebord, Alyssa esquissa un grand sourire, elle semblait totalement obnubilée par la vue qui le monde lui offrait. Rien, c'était un silence calme et reposant, comme la mer. En parallèle ; Alyssa observait l'horizon à partir de l'un des ponts qui reliait l'un des dortoirs à l'académie. Une larme se mit à glisser le long de sa joue. Contrairement à ce jour où ses yeux brillaient évidemment comme des rubis. Le sentiment de liberté qu'elle ressentait à ce moment était tel qu'elle ne pouvait pas oublier cette image de son esprit. La beauté de la jeune fillette s'agenceait parfaitement au paysage que le monde lui offrait.
Obnubilée, encore et toujours, Alyssa leva les bras en s'écriant :

- Liberté!!

Soudainement, lentement à l'horizon, le trou commençait alors à se former sous les yeux ébahis de notre jeune fillette au yeux de rubis. Ce phénomène à couper le souffle la laissait sans voix.

- C-c'est... Impressionnant! N'est-ce pas !?
C'était donc cela le goût de la liberté ? Le goût de la réalité avait un goût bien amer toutefois.