Cette attaque est bien plus importante que ce qu'elle en à l'air. Je l'ai prise sur le coup pour une mutinerie de la part des généraux du RAC et me suis dit qu'ils m'avaient enfin ouvert la porte à la légitimation de la plus grande purge de l'Histoire, de pouvoir enfin me débarrasser de cette grosse épine et, qu'on se le dise, de toute forme d'opposition car une fois lancée, c'est facile d'élargir à d'autres cibles par précaution. Il ne me manquait qu'un prétexte et savait qu'ils allaient me le fournir. Ce mouvement était trop apprécié et soutenu par le peuple pour pouvoir me permettre plus que de déclencher des accidents dans certains ateliers ou usines ou de faire assassiner leurs responsables. Lancer une purge était l'idéal mais cela aurait entaché ma grandeur tout en prenant le risque de me retrouver avec une vraie révolte donc un risque de perdre le pouvoir, de faire s'écrouler tout ce qu'Elluminia a fondé et que j'ai fait prospéré.
Lorsque les guérisseurs m'ont confirmé que ma tendre épouse allait s'en sortir, je pensais pouvoir facilement prendre le dessus. Deux généraux en fuite avec leurs proches et quelques combats à étouffer. Les généraux étaient sur le pied de guerre et mon maréchal m'envoya rapidement un rapport de la situation générale : le RAC se déchainait, se montrait tel qu'il est réellement. Il s'empare d'un bout du pays et à déclenché plusieurs batailles. Ils m'avaient enfin fourni le prétexte à lancer cette purge salvatrice qui restaurera l'harmonie. J'ordonnai, encore à partir de l'hôpital, qu'on me dressa la liste de l'ensemble des membres du RAC et d'y ajouter celle des personnes ayant des sympathies à son égards et qu'on les tue tous.
Le dernier message que je reçu du maréchal était inquiétant : il y avait eu des renforts non demandés au palais dés le début des attaques et suspectai une prise du palais imminente. Il s'y rendit en me demandant de rester en sécurité. Le RAC profite du chaos pour prendre le pouvoir ? Viennent ils de me faire comprendre qu'ils veulent ma tête ? Ma colère se décuple et je quittai l'hôpital en rage pour m'y rendre, escorté par ma garde. Ils viennent de commettre leur première et dernière erreur. l'affaiblissement de la générale Lagos était avéré, il va de soi qu'elle n'est plus en pleine possession de ses moyens donc elle tombera plus facilement dans nos pièges. Personne ne peut être efficace après deux tentatives de meurtre en une demie journée donc ne devrai avoir aucune difficulté à tout endiguer. Ils tentent de prendre le pouvoir ? je vais en profiter pour régler mes comptes une fois pour toute.
En arrivant sur place, je trouvais le chaos et apperçu un carrosse royal qui décollait. Surement un conseiller en fuite, terrorisé par la violence de l'attaque. J'ordonnai qu'on le suive, par précaution et qu'on intervienne si sa trajectoire était douteuse. Le chaos était général, les gardes se battaient entre eux, aucun moyen de savoir qui se battait pour qui ou quoi. Pour faciliter les choses, j'ordonna à ma garde personnelle de les tuer tous et je mettrai ce nouveau carnage sur le compte du RAC. Le sang coule à flots et en tuer moi même d'un bon coup de lance dans le dos ou le ventre me fait un bien fou. J'émet un ricanement moqueur en pensant à l'amour de la propreté d'Ornëa'Naé: jamais elle ne pourrai rester dans un endroit aussi dégoutant. Je sent que je ne suis pas au bout de mes surprises car arrivé dans mon bureau j'y trouve un mot rédigé avec une de mes plumes et y lit :
« Merci pour ce coup de main Majesté. C'était historique et inespéré. » l'encre est sèche et la calligraphie soignée donc il n'a pas été rédigé à la hâte. J'ignora les corps des gardes mais pris les plumes qui traînaient sur le siège. Quelque chose me dit que les généraux sont là, qu'ils m'attendent dans un coin du palais. Ils ont du s'installer dans la salle du trône donc y fonce, prêt à planter ma lance dans le plus proche des deux. Ils n'y sont pas mais je trouve un autre mot écrit avec la même calligraphie et la même plume :
« Profitez bien de vos derniers moments, votre chute imminente sera brutale. A bientôt. » ce coup ci aucune plume, ils ont juste posé le mot.
Nous prenons petit à petit le contrôle du palais, tuant par précaution tout ce qui bouge pour éviter les infiltrations raciennes. Je reçois un message me confirmant l'absence des généraux raciens et m'informant de la mort du Maréchal. Le lieu m'interpelle : il est mort dans ma chambre, sur mon propre lit.. J'y fonce et fut bloqué par au moins cinq cadavres et y trouve celui du maréchal sur le lit. Il s'est battu sur mon lit et y est mort? Vu la position, les blessures, on dirait que c'est ça. Sur mon oreiller se trouvait un autre de ces mots écrit avec la même plume et la même calligraphie:
« Votre literie est très confortable. Votre mort y serai bien plus douce que celle de n'importe quel autre membre du peuple que vous prenez tant plaisir à brimer, étouffer et réprimer. » je ramassa l'impressionnant nombre de plumes qui se trouvait aussi bien sur le lit que dans celui ci. Qui a testé mon lit sans mon autorisation? Je le saurai bientôt mais ce crime de lèse majesté décuple ma colère.
Il apparu rapidement que le RAC avait préparé son coup, qu'ils n'attendaient qu'un prétexte pour dérouler leur plan qui comportait à la fois de s'emparer de la zone du pays dans laquelle ils étaient majoritaire mais aussi une série d'attaques de diversions sur différents lieux stratégiques. Mes généraux les plus suspiscieux avaient raison et nous aurions dû intensifier le rythme des tentatives de meurtre, ils étaient plus dangereux que ce qu'ils en avaient l'air. Nous avons rapidement retracé le déroulement des attaques, y compris le coup de pression dans le palais. Le carrosse en fuite devait contenir les deux généraux et est passé par le point de passage le plus proche dans le royaume elfique. Je vois d'un autre œil les efforts diplomatiques d'Orn. Elle voulait à la fois une alliance pour contrer la menace runique mais aussi une terre d'exil. Ils ont un sens de l'humour particulierement grinçant. Nous sommes confiants car même s'ils ont relativement vite fuit la majorité des lieux stratégiques qu'ils attaquaient, ils ne pourront pas éternellement se battre contre Moi, le grand et puissant Azamaëld, descendant direct d'Eluminia et roi le plus puissant des cieux.